🛡️ Comment agir face à une suspicion de maltraitance ?


En tant qu'assistante maternelle, vous êtes une figure clé dans le quotidien des enfants que vous accueillez. Non seulement vous êtes là pour leur bien-être, mais vous avez aussi un rôle crucial dans la protection de l’enfance. La maltraitance, qu’elle soit physique, psychologique ou sexuelle, peut parfois être difficile à repérer, mais lorsqu'une situation inquiétante se présente, il est de votre responsabilité d’agir de manière rapide et appropriée. Mais comment réagir face à une suspicion de maltraitance ?

1. Observer sans interpréter

La première étape consiste à observer les comportements de l’enfant et les signes physiques qui pourraient indiquer une maltraitance. Il est important de garder à l’esprit que vous n’êtes pas un enquêteur et que vous ne devez pas chercher à interpréter les faits, mais seulement à les noter de manière objective.

Quels signes peuvent alerter ?

  • Comportements inhabituels : un enfant qui devient très peureux, agressif ou trop renfermĂ©.
  • Signes physiques : des blessures visibles comme des bleus, des brĂ»lures, des coupures ou des traces de violence.
  • Propos de l’enfant : l’enfant peut mentionner des Ă©vĂ©nements inquiĂ©tants comme « Je n’aime pas quand papa me crie dessus », « Maman m’a dit de ne rien dire », etc.

Astuce : Ne jamais confronter l’enfant ou ses parents sur ce sujet. Votre rôle est d’observer et de noter, pas d’enquêter.

2. Noter les faits avec précision

Il est impératif de noter de manière détaillée et chronologique tout ce que vous avez observé. Ce sera essentiel si vous devez transmettre l’information à des professionnels compétents.

Que noter ?

  • Date, heure et lieu des faits
  • Ce que vous avez vu (ex : un bleu, un coup) ou entendu (les propos exacts de l’enfant)
  • Le contexte (par exemple, si la famille semble stressĂ©e, si l’enfant refuse de parler, etc.)

Exemple :

Le 6 avril à 10h30, L. présente un bleu sur l’avant-bras droit. L’enfant dit : « Papa a crié et m’a serré fort. »

Important : Ne rajoutez jamais de suppositions ou d’interprétations personnelles. Votre observation doit être factuelle, sans jugement.

3. Demander conseil Ă  un professionnel

Si vous êtes dans le doute, ne restez pas seule face à cette situation. Il est toujours préférable de demander conseil à un professionnel. Que ce soit un médecin référent, un professionnel de la Protection Maternelle et Infantile (PMI), ou encore un membre de l’équipe de Formassmat, ils sauront vous guider.

Rappel : Ne cherchez pas à interroger directement l’enfant ni à confronter la famille. Cela pourrait perturber une future enquête.

4. Transmettre une information préoccupante

Si les faits sont graves ou si vous avez un doute sérieux sur la sécurité de l’enfant, vous devez transmettre une information préoccupante à un organisme compétent. C’est un acte juridique important qui permet aux autorités de prendre des mesures de protection.

Moyens de signalement :

  • 119 – AllĂ´ Enfance en Danger : une ligne d’écoute gratuite et anonyme, disponible 24h/24.
  • CRIP (Cellule de Recueil des Informations PrĂ©occupantes) : chaque dĂ©partement dispose d’une cellule de traitement des informations prĂ©occupantes.
  • En cas d’urgence immĂ©diate : contactez la police (17) ou le SAMU (15).

Exemple de démarche :

Envoyez une lettre ou remplissez un formulaire pour signaler l’inquiétude que vous avez. Vous devrez fournir des détails factuels : date, heure, type de signe observé, comportement de l’enfant, etc.

5. Se protéger en tant que professionnelle

Il est aussi primordial de vous protéger. Votre rôle est celui d’un témoin et non d’un enquêteur. Voici quelques conseils pour éviter toute ambiguïté et rester dans le cadre de votre fonction :

  • Gardez une copie de vos observations : Vous pouvez conserver un carnet ou un document confidentiel pour consigner vos notes.
  • Respectez la confidentialitĂ© : Ne discutez pas des situations observĂ©es avec d’autres familles ou collègues.
  • Restez dans votre rĂ´le : Vous ĂŞtes lĂ  pour observer, noter, et transmettre. N’essayez pas d’interprĂ©ter les faits ni de rĂ©soudre le problème seul.

Pourquoi est-ce si important ?

Signaler une situation de maltraitance n’est pas accuser, mais permettre à des professionnels d’évaluer la situation et de protéger l’enfant. Parfois, un simple geste, une alerte, peut sauver une vie. Vous êtes un maillon essentiel dans la chaîne de protection de l’enfance, et votre intervention peut permettre de changer le cours des choses.

En tant qu’assistante maternelle, vous avez un devoir moral et légal de signaler tout doute sérieux concernant la sécurité et le bien-être d’un enfant.

Conclusion : Vous ĂŞtes un acteur de la protection de l'enfance

En résumé, votre vigilance et votre responsabilité en tant qu’assistante maternelle sont primordiales pour protéger les enfants. Observer, noter, signaler sont les étapes essentielles à suivre face à une suspicion de maltraitance. En faisant cela, vous participez activement à un environnement plus sûr pour les enfants.

Si vous avez besoin de plus de conseils ou de ressources, n’hésitez pas à nous contacter ou à consulter notre site pour des informations supplémentaires. Votre rôle est précieux, et vous n'êtes pas seule dans ce combat pour la protection de l’enfance.

Partagez cet article et aidez à sensibiliser vos collègues assistantes maternelles à l’importance de la détection et de l’action face à la maltraitance. Ensemble, nous pouvons faire une différence !

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